5000 Lettres

Lettre 1911 de Jean-Alphonse Turrettini à Ernst Metternich 

[Genève] 29.06.1708

Comme V.E. s'interesse

JA sait l'intérêt que son correspondant porte à tout ce qui concerne le grand projet de réunion des protestants; c'est pourquoi il prend la liberté de l'informer de ce qui se passe à Genève et, dans la mesure où il en a connaissance, ailleurs. Il lui a déjà écrit, quelques mois auparavant, pour lui dire qu'à Genève on aurait souhaité que l'assemblée luthérienne eût fait ses exercices dans le temple utilisé par l'Église allemande réformée; chacune aurait eu son culte, en attendant qu'il plût à Di...

+ 2 pages

page 1

ms_fr_00481_f214r_ug59579_turrettini_file.jpg

page 2


ms_fr_00481_f214v_ug59580_turrettini_file.jpg

page 3

ms_fr_00481_f215r_ug59581_turrettini_file.jpg

page 4


ms_fr_00481_f215v_ug59582_turrettini_file.jpg

[Genève] 29.06.1708


Minute autographe. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 481 (f.214-215)


Comme V.E. s'interesse


JA sait l'intérêt que son correspondant porte à tout ce qui concerne le grand projet de réunion des protestants; c'est pourquoi il prend la liberté de l'informer de ce qui se passe à Genève et, dans la mesure où il en a connaissance, ailleurs. Il lui a déjà écrit, quelques mois auparavant, pour lui dire qu'à Genève on aurait souhaité que l'assemblée luthérienne eût fait ses exercices dans le temple utilisé par l'Église allemande réformée; chacune aurait eu son culte, en attendant qu'il plût à Dieu d'installer une plus parfaite union. On a communiqué le projet à l'évêque Ursinus qui l'a approuvé et a fait savoir qu'il écrirait au ministre luthérien de Genève [Graff] de la part du roi [Friedrich I] pour l'encourager à donner également son accord. Il l'assura que, si cela devait nuire à l'entretien fourni par les Églises luthériennes d'Allemagne, le roi y pourvoirait lui-même. Le ministre n'a pas accepté la proposition; il a remis tout à l'heure à JA un grand écrit destiné à la Compagnie des pasteurs dans lequel il s'excuse et affirme que les théologiens luthériens d'Allemagne qu'il a consultés lui ont dit que cette espèce d'union pourrait irriter les rigides et que cette sorte de choses doit se faire entre toutes les Églises ou du moins un grand nombre d'entre elles. Peut-être n'a-t-il pas tout à fait tort et JA est d'avis de ne pas le presser davantage là-dessus. Il faut par ailleurs faire tout ce qui est possible pour aplanir le chemin de la réunion. JA croit avoir déjà écrit à son correspondant il y a quelque temps que la grande pierre d'achoppement pour les luthériens était l'avis qu'on a dans certains pays réformés sur la prédestination. Il lui semble donc qu'il ne faudrait rien négliger pour adoucir cette rigueur et qu'il serait opportun de commencer par la Hollande. C'est pourquoi il supplie son correspondant d'engager le roi à travailler à cela. Il sait très bien que la reine d'Angleterre [Anne Stuart] pourra se joindre à lui pour engager les États à s'adoucir. À ce que lui écrit le célèbre Leibniz, la maison de Hanovre est très bien disposée à l'égard de la réunion. On peut aussi espérer que le roi de Suède [Charles XII] s'engagera, comme il l'a promis, en faveur des galériens de France. Tout cela lui fait croire que Dieu est prêt à faire son œuvre à condition qu'ils s'engagent de leur côté.

Adresse

?

Commentaire

Le destinataire de cette lettre est très probablement le comte Ernst de Metternich; le titre par lequel JA s'adresse à lui ("Votre Excellence"), le contenu de la lettre ainsi que le fait qu'elle soit écrite en français rendent cette hypothèse vraisemblable. Nous n'avons toutefois pas de lettre à Metternich, datée de quelques mois auparavant, dans laquelle JA informerait son correspondant sur la proposition faite aux luthériens et aux réformés allemands de Genève de partager un même lieu de culte, contrairement à ce que le Genevois affirme ici. Ces informations se trouvent par contre dans une lettre à Jablonski du 18.10.1707. Etant exclu que le destinataire de notre lettre puisse être ce dernier (à qui JA s'adresse toujours et exclusivement en latin et pour lequel le titre de Votre Excellence aurait été inapproprié), il ne reste qu'à supposer que la lettre à laquelle il fait ici allusion est perdue ou, plus vraisemblablement, qu'il s'agit de la 1850, incomplète.


Lieux

Émission

Genève

Réception

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

+ 2 pages

page 1

ms_fr_00481_f214r_ug59579_turrettini_file.jpg

page 2


ms_fr_00481_f214v_ug59580_turrettini_file.jpg

page 3

ms_fr_00481_f215r_ug59581_turrettini_file.jpg

page 4


ms_fr_00481_f215v_ug59582_turrettini_file.jpg