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Lettre 2931 de Paul L'Escot Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Londres 25.05.1719

Enfin je me trouve

L'Escot est à présent à Londres puisqu'il n'a pas voulu renouveler l'engagement avec l'Église de Charleston, désirant passer le reste de sa vie en Europe et, si possible, à Genève. Du reste pendant deux ans il n'a reçu que la moitié de sa pension et les choses n'ont pas été simples, compte tenu de la cherté de la vie. En effet l'Église avait cru que L'Escot s'était enrichi puisque sa femme [Françoise] avait fait construire une jolie maison et acheté deux esclaves noires, avec l'argent qu'elle av...

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Lettre 2931 de Paul L'Escot Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Londres 25.05.1719


Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 488 (f.16-17)


Enfin je me trouve


L'Escot est à présent à Londres puisqu'il n'a pas voulu renouveler l'engagement avec l'Église de Charleston, désirant passer le reste de sa vie en Europe et, si possible, à Genève. Du reste pendant deux ans il n'a reçu que la moitié de sa pension et les choses n'ont pas été simples, compte tenu de la cherté de la vie. En effet l'Église avait cru que L'Escot s'était enrichi puisque sa femme [Françoise] avait fait construire une jolie maison et acheté deux esclaves noires, avec l'argent qu'elle avait mis de côté tout au long de leur vie en Caroline. L'Église avait donc réduit son traitement. En réalité son épouse et lui avaient dépensé toutes leurs épargnes dans la maison et les esclaves et, avec un salaire fortement diminué, il s'endetta sans que l'Église fût sensible à sa situation. C'est pour cela qu'il dut recourir à la générosité de JA mais il a préféré laisser l'argent envoyé en Angleterre et vendre dès que possible la maison et les esclaves. Il ne voulait du reste pas qu'au cas où il fût venu à disparaître, sa femme eût été obligée de rester seule dans un pays encore sauvage et peu christianisé ou bien, sans ressources, à la charge de leur fille [Frances Villepontoux] et de leur gendre dont la position en Caroline n'est pas encore bien assurée. Il a donc quitté le pays en laissant la maison et les esclaves à sa femme qui en fera ce qu'elle voudra; elle pourra les vendre et rester auprès de sa fille en Caroline ou bien venir le rejoindre en Europe et bénéficier de l'argent que JA a généreusement donné. Avant de quitter l'Amérique, il a vendu sa modeste bibliothèque pour 14 ou 15 livres sterlings dont il en a dépensé sept pour son voyage. Voilà tout ce qu'il a emporté après 18 ans de fidèle service dont Dieu, sinon les hommes, le récompensera (et il l'a déjà fait en lui gardant l'amitié précieuse de JA). Le voyage depuis la Caroline, qui a duré six semaines, s'est bien passé, malgré une très violente tempête de deux jours au-dessus de Terre-Neuve et la menace des vaisseaux espagnols. La traversée avait du reste duré le même nombre de semaines en 1700, quand il s'était rendu en Amérique. L'Église lui a délivré un bon certificat pour les dix-huit ans passés en Caroline. Il ira prochainement rendre hommage à Wake pour lequel JA lui a fait une lettre de recommandation. Il a rédigé une relation ou histoire naturelle de la Caroline et il a pu trouver une carte du pays à joindre. Il aimerait dédier à JA l'épître qui accompagne ce texte.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Londres

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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